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Hausse des frais d’inscription : l’élève ingénieur ne doit pas devenir client de son établissement !

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Présidence

A la rentrée 2017-2018, les élèves de CentraleSupélec verront leurs frais d’inscription augmenter de près de 1300€. Ces derniers s’élèveront donc à 3500€ suite à des tensions budgétaires, soit une hausse de près de 36% par rapport à ce qui avait été prévu en janvier 2015.

Notre association, le Bureau National des Elèves Ingénieurs (BNEI), représentative de la filière ingénieur et fédérant l’ensemble des  élèves ingénieurs, ne peut accepter cette décision qui reporte les soucis budgétaires de l’école sur les frais d’inscription des étudiants. Il est vrai que le contexte économique de notre pays est compliqué et les étudiants font partie des premiers à en souffrir. Selon le dossier presse de l’Observatoire de la Vie Étudiante de 2016, près d’un étudiant sur 4 dit connaître des difficultés financières importantes ou très importantes. Céder à une hausse des frais d’inscription aussi importante risque de rendre compliqué voire impossible l’accès aux études à certains étudiants.

En effet, l’argent ne doit en aucun cas devenir un critère d’orientation. Cette situation contribue à fragiliser encore davantage notre ascenseur social et risque de contraindre un certain nombre de candidats à l’emprunt bancaire.

Enfin, il a été montré dans la 9ème enquête nationale du réseau Emevia “L’accès aux soins des étudiants en 2015” que les activités physiques avaient un impact direct sur leur santé (santé, sommeil, stress). Ces hausses deviendront donc un frein à la vie ainsi qu’au bien-être des étudiants dans la mesure où elles auront des conséquences directes sur leur budget culturel, sportif et influencera ainsi directement leur ouverture sociale.

Les étudiants doivent avoir la garantie que ce genre de hausse des frais d’inscription ne se reproduira pas à l’avenir. Comme beaucoup se plaisent à le dire, l’étudiant doit être acteur de sa formation et non pas client. Il serait donc temps d’appliquer cela en ne le mettant pas en position de client dès son arrivée dans l’école avec des frais d’inscription élevés.

En effet, ces augmentations successives révèlent une faille dans le modèle de financement des établissements. Le BNEI tient à souligner que la mise à contribution de plus en plus forte des étudiants dans ce modèle n’est qu’une vision à court terme qui ne pourra combler la baisse des subventions ministérielles ou la baisse des taxes d’apprentissage.

Ainsi, le BNEI rappelle que les frais d’inscription des étudiants ne sont pas une variable d’ajustement des budgets des établissements.

Comme nous l’avons déjà dit, les solutions aux problèmes de financement ne peuvent se trouver au niveau d’un établissement. Il est plus que temps d’aborder ce problème de façon globale et avec l’ensemble des acteurs de l’enseignement supérieur avant que toutes les écoles ne s’engouffrent dans cette course à l’augmentation elles aussi.

Afin d’éviter des abandons d’études causés par cette augmentation, le système d’exonération des frais d’inscription devra protéger les étudiants dans une situation précaire.

Il est également envisageable que les écoles mettent en place des systèmes de bourses afin de venir en aide aux étudiants n’étant pas éligibles aux bourses CROUS ou encore de repousser ou échelonner le paiement.

Une autre solution serait le développement des filières en alternance qui offrent aux étudiants la possibilité d’étudier en étant rémunérés sans mettre en danger leurs études. De plus, dans ce cadre, ce serait aux entreprises de payer les frais d’inscription et non plus aux étudiants.

Les frais d’inscription ne doivent en aucun cas devenir un poids ou une entrave à la réussite des étudiants ainsi qu’à leur épanouissement actuel et futur !

Nous encourageons donc le MENESR ainsi que l’ensemble des autres ministères de tutelles d’établissements d’enseignement supérieur à s’emparer du sujet en créant de façon urgente un groupe de travail réunissant tous les acteurs de l’enseignement supérieur.

Nous sollicitons des rencontres avec les cabinets ministériels pour discuter plus en détail de nos propositions et de nos idées sur le sujet.