Une réforme du CNESER et de son élection nécessaire pour une meilleure représentativité de l’ESR
En amont de la publication des résultats des élections étudiantes au Conseil National de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (CNESER), le Bureau National des Élèves Ingénieurs (BNEI) alerte sur les limites d’un système à bout de souffle.
Mal connu du grand public, le CNESER est pourtant une instance nationale consultative majeure pour l’enseignement supérieur et la recherche (ESR). Composé de 100 membres dont 11 étudiant·es élu·es, il joue un rôle essentiel dans les grandes orientations de l’ESR.
Mais aujourd’hui, le CNESER ne reflète plus ni la diversité des formations, ni l’ambition démocratique que l’on attend d’un tel conseil.
Un climat électoral délétère
Année après année, le BNEI constate des dérives récurrentes lors des élections CNESER :
- pressions sur les grands électeurs et électrices,
- tentatives d’achats de voix,
- promesses abusives et détournement d’actions militantes.
Ces pratiques sont favorisées par un système de financement au prorata des sièges obtenus, qui alimente une course aux voix motivée par des enjeux financiers plutôt que représentatifs. En 2023, 1,5 million d’euros ont été répartis à 91 % entre trois structures étudiantes selon le MESR, rendant quasiment impossible l’émergence de nouvelles forces syndicales.
Une réforme du financement est indispensable
Le BNEI propose une solution équilibrée :
- Une part fixe de financement pour toutes les listes officiellement déposées, afin de soutenir la campagne et la construction des projets ;
- Une part variable plus limitée, indexée sur le nombre de sièges obtenus.
Nous appelons aussi à un encadrement démocratique des dépenses, avec un vote en CNESER ou un contrôle extérieur, pour garantir transparence et éthique. Toute dérive pourrait conduire à des sanctions, jusqu’à l’annulation des sièges.
Le CNESER, un organe trop limité et trop fermé
Le fonctionnement actuel est centré sur les universités. De nombreuses formations sont exclues :
- écoles privées à but non lucratif (EESPIG),
- formations hors MESR,
- classes préparatoires, BTS, écoles de commerce, d’architecture…
Le BNEI demande l’ouverture du CNESER à l’ensemble des établissements reconnus par l’État, pour une représentation fidèle de toute la richesse de l’enseignement supérieur français.
Pour une démocratie étudiante renforcée
Le mode de scrutin actuel, indirect via des grands électeurs et électrices, est faiblement représentatif et vulnérable aux dérives.
- Le BNEI propose un scrutin direct, bien plus démocratique et protecteur.
- À défaut, il faut rééquilibrer la répartition des votant·es, en proportion du nombre d’étudiantEs inscritEs, et clarifier le processus de désignation des électeurICEs au niveau national.
Un appel à l’ouverture et à la concertation
Le CNESER, tel qu’il existe aujourd’hui, doit évoluer pour devenir un acteur crédible, représentatif et à l’écoute de tous les étudiant·es, quelles que soient leurs formations.
Le BNEI appelle à l’ouverture d’un véritable chantier de réforme, avec toutes les parties prenantes de l’ESR, au-delà des seuls membres du CNESER.
Réformer, moderniser, inclure : telle est la vision portée par le BNEI pour une démocratie étudiante à la hauteur des enjeux de demain.
Retrouvez le communiqué complet du BNEI sur le CNESER ici 👇