Jeudi 25 mars, le Conseil d’Administration d’Arts et Métiers – ENSAM a voté une motion demandant à la ministre de l’Enseignement Supérieur de la Recherche et de l’Innovation d’augmenter les droits de scolarité (de 601€ actuellement) vers un montant de 2500 à 3500€ par an. Depuis, les étudiants se mobilisent largement pour manifester leur opposition.
Le Bureau National des Elèves Ingénieurs (BNEI) soutient les élèves des Arts et Métiers dans leur opposition à l’augmentation des droits de scolarité et se positionne contre la hausse des droits d’inscription dans les écoles d’ingénieurs. C’est une position qui avait déjà été prise en 2018, et que le BNEI continue de porter : les étudiants ne peuvent pas être une variable d’ajustement dans le développement des écoles.
Il n’est pas concevable pour le BNEI de voir l’Etat reprocher aux écoles d’ingénieurs leur manque d’ouverture sociale, tout en incitant les meilleures écoles à augmenter leurs droits d’inscription. Ceci n’est qu’une preuve supplémentaire du désengagement de l’Etat dans l’enseignement supérieur et les questions de jeunesse, voire une manière pour le gouvernement d’ouvrir la porte à toujours plus de baisse de subventions ministérielles par étudiant.
De plus, le BNEI trouverait absolument contradictoire de procéder à une telle augmentation des frais d’inscription quand en parallèle, le ministère annonce le gel des frais d’inscription en Université et que la précarité étudiante n’a jamais été aussi forte.
94% des ingénieurs ont un emploi moins de 6 mois après l’obtention de leur diplôme et auront un salaire moyen supérieur à 35 000€ brut annuel. Ils participeront donc largement au financement de l’enseignement supérieur par leur contribution à l’impôt. Investir dans la filière ingénieur c’est investir pour la formation et l’insertion des jeunes.
Peut-on demander à un futur étudiant de choisir ses études non plus sur la cohérence avec une volonté de carrière professionnelle, mais sur le prix de ses études ? Quand bien même les écoles arrivent à mettre en place des bourses particulières, force est de constater que le soutien devient dépendant des établissements et ajoute une complexité supplémentaire au choix de formation, basé de fait non plus sur sa pertinence vis-à-vis du projet professionnel de l’élève mais sur des contraintes financières.
Si la compétitivité des écoles d’ingénieurs ne s’appuie plus sur la qualité de l’enseignement académique et des formations mais sur la capacité de gestion financière de l’école, c’est que nous avons perdu les valeurs de notre enseignement.
Il n’y a donc aucun intérêt pour les écoles à agir pour s’aligner sur leurs consœurs et concurrentes si ce n’est confirmer que les écoles d’ingénieurs ne seront accessibles qu’à ceux qui en ont les moyens.
Le BNEI souhaite une transparence de la part des établissements quant aux réflexions menées, en incluant bien évidemment et à juste titre l’ensemble des parties prenantes de l’établissement, en particulier les étudiants et ce dès la genèse des projets.
Le BNEI demande également un engagement plus fort de l’Etat dans le financement de l’enseignement supérieur et un gel des droits d’inscription dans les écoles d’ingénieurs publiques, et ce quel que soit le ministère de tutelle pour l’année universitaire 2021-2022. Contact : Maxime Renault – 07 70 70 20 92 – contact@bnei.fr